Cité du Vatican, 27 décembre, 2025 / 9:53 PM
Certaines femmes, contraintes à la prostitution par la violence, le désespoir ou de fausses promesses, arpentent la nuit les rues de Rome et des Abruzzes — jusqu’au moment où elles voient une religieuse, vêtue de son habit, leur offrir une issue.
« Il y a dix ans, j’ai ressenti un appel dans l’appel », a confié Sœur Carla Venditti à CNA. « J’ai senti que Dieu m’appelait à quelque chose de beau. Je devais aller dans la rue, parce qu’il m’y attendait dans les visages des plus petits d’entre nous. »
Membre des Apôtres du Sacré-Cœur de Jésus, Venditti vit à Avezzano, en Italie, et est connue comme la « religieuse anti-traite ». Elle va à la rencontre, dans la rue, de femmes et de jeunes filles victimes de la traite des êtres humains. Avec ses consœurs et d’autres bénévoles, Venditti aide les victimes à reconstruire leur vie.
Recommencer avec amour
« J’attends les soirées du vendredi avec impatience pour pouvoir entrer dans le monde de la vie nocturne », a déclaré Sœur Lucia Soccio, une autre religieuse italienne du même institut, qui travaille avec Venditti dans la rue depuis environ dix ans.
« Apporter lumière, amour et espérance dans des lieux où il est difficile de parler de ces choses est une mission très profonde qui vous transforme de l’intérieur », a-t-elle ajouté.
Ensemble, avec d’autres religieuses et des bénévoles, Venditti et Soccio offrent un foyer aux femmes dans le besoin.
Le port de l’habit aide, disent-elles, mais la confiance se construit avec le temps — et sortir de la traite des êtres humains est difficile, car les exploiteurs manipulent, menacent, font du chantage et infligent des violences aux victimes, allant jusqu’à leur confisquer passeports et documents.
Les femmes prêtes à accepter un accompagnement sont conduites dans un centre d’accueil des Abruzzes, l’« Oasi Madre Clelia » (l’Oasis de Mère Clélia).
« L’invitation à changer de vie ne vient qu’après de nombreuses rencontres au cours desquelles se tissent l’amitié et la confiance », a expliqué Soccio.
Les religieuses s’engagent à accompagner les victimes dans leur vie quotidienne, tout au long de leur guérison et de leur réhabilitation.
« Nous avons choisi d’être une famille pour les personnes qui viennent à nous, et cela rend tout plus exigeant », a déclaré Venditti. « Recommençons avec amour — c’est la force motrice de notre mission. »
Donner nos vies simples
« Ce qui me pousse à tout faire, c’est la conscience que les êtres humains ont besoin de ressentir la miséricorde de Dieu dans leur vie à travers notre humanité et notre sensibilité, et surtout le besoin de ne pas être jugés », a expliqué Venditti.
La nuit, Venditti va à la rencontre des femmes victimes de la traite ; le jour, elle aide celles qui vivent à l’oasis à se réadapter. Elle trouve encore le temps de vendre des objets faits main sur les marchés pour contribuer au financement de leur action.
« Nous avons créé une association : les Amis de l’Oasis de Mère Clélia. Nous avons un compte bancaire pour recevoir des dons », a-t-elle précisé. « Nous nous en remettons à la providence et, grâce à notre travail — marchés, linge, calendriers — nous essayons d’en vivre. »
Venditti a même écrit un livre pour les jeunes, Le Narcisse rebelle (Il narciso ribelle en italien).
« Ce qui donne du sens à notre mission, c’est de savoir que nous la faisons pour Dieu », a-t-elle dit. « Chaque jour, nous donnons nos vies simples pour redonner de la force à ceux qui n’en ont pas. »
Depuis cet appel reçu il y a dix ans, l’œuvre de Venditti s’est développée. Les religieuses ont élargi leur champ d’action, travaillant avec des personnes de profils très divers dans le besoin.
« Dix ans ont passé, et aujourd’hui nous accueillons toute personne qui souhaite être accueillie et accompagnée : des jeunes femmes victimes de violences aux personnes transgenres, en passant par les pauvres », a déclaré Venditti.
« Dans la rue, nous avons rencontré plusieurs personnes transgenres et nous sommes devenues amies avec elles », a ajouté Soccio.
Les religieuses apportent leur aide de multiples manières.
« Souvent, elles m’ont demandé une aide pratique, comme les accompagner à l’hôpital, au commissariat, etc., parce qu’elles n’ont personne d’autre pour les aider », a expliqué Soccio.
« Nous les aidons de toutes les façons possibles, mais surtout nous avons créé une relation d’amitié et de confiance qui nous apporte joie et inspiration à chaque rencontre », a-t-elle poursuivi.
(L'histoire continue ci-dessous)
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Dieu n’abandonne pas ses enfants
La violence, l’humiliation et la souffrance vécues par les personnes qu’elles accompagnent « me brisent le cœur », a confié Soccio.
« C’est très douloureux d’entendre ces expériences et de réaliser jusqu’où nous, êtres humains, pouvons devenir mauvais et malveillants lorsque nous n’avons pas fait l’expérience de la miséricorde de Dieu », a-t-elle ajouté.
Aux femmes qui souffrent, Venditti adresse ce message : « Dieu n’abandonne pas ses enfants. »
« Nous devons avoir la force et le courage de faire confiance et de savoir que le ciel n’est pas toujours couvert, mais qu’il y a du soleil pour chacun », a-t-elle dit. « La vie est belle, et nous devons accueillir les nouvelles possibilités que Dieu nous offre. »
« Il y a de nombreuses histoires qui accompagnent notre mission, mais ce qui me frappe le plus chez ces jeunes femmes, c’est la transformation de leurs visages, de leurs vies : du désespoir à la sérénité », a poursuivi Venditti.
Travailler auprès de ces femmes a renforcé la foi de Venditti.
« Ma foi s’est fortifiée depuis que je suis proche d’elles », a-t-elle conclu. « Elles m’aident à la vivre, car, au fond, comment vivre l’Évangile si nous ne nous confrontons pas aux autres — aux faiblesses et à la fragilité de nos frères et sœurs ? »
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